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avec beaucoup moins de peine. Dans les endroits abondans en soufre, on peut en charger, dans l’espace d’une heure, quatre-vingts chevaux, dont chacun porte près de douze lispuns (soixante-douze livres). Les meilleures mines de soufre se reconnaissent à une petite éminence que forme la terre dans ces endroits. Cette éminence est percée dans le milieu, et il s’en exhale une vapeur beaucoup plus forte et plus chaude que dans les environs. Ce sont là les endroits que l’on choisit par préférence pour l’exploitation du soufre.

Lorsqu’on a enlevé la croûte de terre sur cette éminence, on y trouve le soufre le plus compacte, le meilleur et en plus grande quantité ; il ressemble presqu’à du sucre candi. À peu de distance du tertre on trouve du soufre en petits morceaux détachés, et on le ramasse avec des pelles. Au contraire, celui qui se trouve sous l’élévation qu’on a fouillée est en masse très-dure ; il faut beaucoup de travail pour le détacher et le ramasser. Le soufre qu’on ramasse par globules dans la terre est bon, mais cependant beaucoup moins que celui qui est ferme et inhérent au tuf. On continue ainsi d’exploiter la mine jusqu’à ce qu’elle soit épuisée. Alors on tâche d’en découvrir une autre, et l’on y parvient d’autant plus vite, qu’elles sont en grande quantité dans les deux endroits qu’on a indiqués.

Quand il fait chaud, les ouvriers ne peuvent travailler pendant le jour. Ils choisissent les