Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 20.djvu/70

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la clef aussi bien soudée que s’ils eussent employé du cuivre dont on se sert communément. Peut-être se trouve-t-il des parties cuivreuses dans la manière qu’ils ramassent, et qui, selon les apparences, ne peuvent être que du minerai d’un métal quelconque.

Tous les Islandais sont instruits par la tradition que leur île renferme de riches mines de cuivre ; mais on n’en a jamais cherché ni ouvert aucune. Quelques-uns font, de leur propres mains, des ustensiles de ménage, avec du fer dont ils recueillent sans peine la mine en différens endroits. Ainsi l’induction naturelle qu’on doit tirer de tous ces faits, c’est que l’Islande ne renferme pas seulement des mines, de cuivre et de fer, mais peut encore receler des métaux bien plus précieux.

Les autres productions minérales, après les métaux, sont le cristal, le bitume, la tourbe, la pierre-ponce, le gagate ou ambre noir, le soufre et le sel.

Parmi les cristaux qu’on trouve en Islande, il en est un d’une espèce curieuse, connu sous le nom de cristal d’Islande. Il a la propriété de représenter doubles tous les objets qu’on regarde au travers ; c’est ce que les minéralogistes appellent du spath calcaire rhomboïdal ; il n’est pas particulier à l’Islande, mais on l’y trouve en masses limpides d’un volume considérable, notamment dans le Westfiord, près du rivage de Bredenord, et dans le Tindastol, au nord de l’île.