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pire, par rapport à sa graisse et à sa peau. Il y a des cantons en Islande, où, au lieu de tendre des filets aux phoques, les habitans les harponnent comme les baleines. Ils sont si adroits, qu’ils lancent à dix ou vingt brasses un harpon auquel est attachée une longue corde, et rarement ils manquent leur coup.

Ces phoques de Groënland ont deux, quatre et même six aunes d’Allemagne de long. À l’égard de ceux des îles, quelquefois on en prend aussi de grandes quantités, surtout dans les îlesdésertes. Comme ces animaux s’y croient en sûreté, les habitans s’y rendent en troupes pour les épier ; et dès que les phoques sont sortis de la mer pour venir se coucher au soleil, ils les attaquent et les assomment avec une massue dont ils sont armés. Il arrive souvent qu’ils en tuent une centaine en une seule fois. On prend aussi les phoques de terre de la même façon que ceux de Groënland, c’est-à-dire avec des filets arrangés en labyrinthe, où on les tue à coups de fusil.

Les poissons d’eau douce ne sont pas en aussi grand nombre en Islande que les poissons de mer. On n’y connaît que ceux dont nous avons déjà parlé ; savoir, les saumons, les truites et les anguilles, poissons trop connus pour que nous nous y arrêtions.

On ne voit en Islande ni serpent, ni aucun reptile venimeux ; Anderson en attribue la raison à la rigueur du climat ; mais, comme dit Horrebow, les observations météorologiques