Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 20.djvu/66

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sele, phoques de terre ; oe-sele, phoques d’île ; Grouland sele, phoques de Groënland. La première espèce est la plus petite, mais la plus commune. On les appelle phoques de terre, parce qu’ils se tiennent presque toujours près de la terre. Ils vont aussi dans les golfes et les petits bras de mer pour donner la chasse aux truites et aux saumons. Les phoques d’îles sont les plus grands. Ils ont reçu ce nom parce qu’ils se tiennent volontiers dans les îles semées autour de la terre ferme, et surtout dans celles qui sont désertes, où rien ne trouble leur repos. Le phoque de Groënland, quoique grand comme celui des îles, auquel il ressemble, n’a été distingué sans doute que parce qu’il est étranger, et qu’il arrive tous les ans au mois de décembre. Il se tient principalement sur les côtes septentrionales du pays, où il reste de ces animaux jusqu’au mois de mai qu’ils s’en retournent. Comme ils viennent en troupes très-nombreuses, on peut regarder ceux-ci comme une richesse de l’Islande.

Dans les golfes où ils arrivent, on arrange vingt ou trente filets longs d’environ vingt brasses, de manière que par les détours et les contours qu’on leur fait faire, ils forment une espèce de labyrinthe, d’où peu de ces animaux qui s’y prennent peuvent se dégager. Au bout d’un ou de deux jours, les pêcheurs lèvent leurs filets, et ils y trouvent depuis soixante jusqu’à deux cents phoques. Chacun de ces animaux est estimé la valeur de deux écus d’em-