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Pour faire du flackfiskur, on coupe la tête aux morues, égrefins ou lings ; on leur ouvre le ventre dans toute sa longueur, on leur arrache l’épine du dos, et on applique ces poissons les uns contre les autres par le côté ouvert, si le temps est sec. Après cette opération on étale ces poissons sur des pierres arrangées exprès, ou sur le sable ; on les retourne plusieurs fois dans le jour, exposant alternativement à l’air le côté de la chair et celui de la peau. Lorsque le temps est beau, et qu’il règne un air sec, quatorze jours suffisent pour sécher parfaitement ces poissons ; mais communément il faut trois semaines ou davantage, parce qu’il est rare que la sécheresse ne soit pas interrompue par un temps humide dans la saison de la pêche, qui dure pendant les mois de mai et de juin. Le poisson étant bien desséché, on le met en tas sur un mur construit exprès, en observant que le côté de la peau soit toujours en dehors. Quelque temps qu’il fasse alors, rien ne peut lui causer d’altération.

Quant au hengefiskur, il se prépare de la même manière, avec la seule différence qu’on fend le poisson par le dos, et qu’on lui fait un trou au ventre, afin de pouvoir y passer une broche de bois pour le suspendre à l’air dans de petites cases construites aussi pour cet usage. Les parois de ces cases, qu’on appelle hiales dans le pays, ne sont formées que de lattes attachées à une certaine distance l’une de l’autre, de façon que le vent et l’air puissent