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n’est pas toujours la même ; mais communément le nombre de ces oiseaux de proie est de cent ou cent vingt, et quelquefois il a été à plus de deux cents. C’est de ces jeunes faucons que le roi de Danemarck envoie tous les ans à différens princes de l’Europe.

Après tous les oiseaux dont nous avons parlé, les Islandais en ont de petits, que Horrebow croit inconnus en Danemarck, et auxquels les insulaires donnent des noms particuliers. Il y en a de la grosseur des alouettes, d’autres approchant des moineaux, et tous sont très-bons à manger.

De toutes les classes que comprend le genre animal en Islande, celle des poissons est la plus nombreuse, la plus variée et la plus intéressante. Cette île, par sa situation, jouit, préférablement à tous les endroits du monde, d’une abondance inépuisable de grands et petits poissons de mer, qui ont encore l’avantage d’être du plus excellent goût. Car l’expérience a fait reconnaître que le poisson est plus gras et meilleur dans les plages les plus voisines du nord, et que partout il est plus parfait en hiver et par les grands froids qu’en tout autre temps. Il est d’ailleurs vraisemblable, comme le pense Anderson, que les abîmes profonds situés sous le pôle sont la véritable source des poissons de la mer ; qu’ils y trouvent la nourriture qui leur convient le plus ; qu’ils y acquièrent toute leur consistance, et que plus ils s’en éloignent, plus ils perdent de leur vigueur et de leur