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grand bailli de l’île, et il y dépose ses faucons. Le fauconnier du roi, qui vient aussi chaque année dans l’île, choisit les faucons capables de servir, réforme ceux qui ne le sont pas, et fait porter les premiers dans son vaisseau pour les conduire à Copenhague.

Sur la vérification du fauconnier du roi, les fauconniers islandais reçoivent du bailli de Bessestadr quinze rixdales pour un faucon blanc, dix pour un gris-blanc, et sept pour chacun de ceux qui sont entièrement gris. On leur accorde même une gratification de deux ou de quatre rixdales, quand ils livrent un ou plusieurs faucons des deux premières couleurs, parce qu’ils sont les plus rares.

Quand le vaisseau destiné à transporter les faucons est prêt à mettre à la voile, le fauconnier royal fait tuer autant de bœufs qu’il en faut pour nourrir ces oiseaux pendant quinze jours ; mais on en conserve de vivans, ainsi que d’autre bétail, afin de ne pas manquer de provisions, si le trajet durait plus de trois semaines ou un mois, qui est le temps qu’on y emploie communément, étant défendu à ce vaisseau de prendre terre, à moins d’une nécessité très-pressante. Il faut beaucoup de soins pour que ces faucons arrivent sains et saufs en Danemarck ; ils sont rangés entre les deux ponts sur des perches auxquelles on les attache, et qui sont garnies de coussins de gros drap d’Islande remplis de foin. La quantité de faucons que le Danemarck tire annuellement de l’Islande