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et les lieux où ils ont vu nouvellement reposer des faucons.

Dès que le faucon aperçoit voltiger la perdrix qui sert d’appât, on le voit tourner en planant directement sur l’oiseau, et examiner s’il n’y a point de danger. Enfin il se précipite à terre avec une rapidité sans égale ; d’un coup de bec il coupe d’abord la tête à l’oiseau aussi nettement que si elle eût été tranchée avec un couteau, puis il remonte en l’air assez haut pour s’assurer qu’il peut tranquillement se repaître. Pendant qu’il s’envole, le fauconnier tire la perdrix vers le filet, mais assez promptement pour que le faucon ne puisse pas s’en apercevoir. Bientôt après, cet oiseau vient se saisir de sa proie ; alors le fauconnier tire le filet, et le faucon se trouve pris comme dans une cage. Le fauconnier s’approche, il prend le faucon avec beaucoup de précaution pour ne lui arracher aucune plume ; et, aidé d’un de ses gens, il lui met un chaperon sur les yeux. Pendant la chasse, il faut que le fauconnier se tienne bien caché ou couché par terre, à cinquante ou soixante toises de son filet ; car le faucon, qui est naturellement soupçonneux et qui a la vue très-sûre, n’approcherait jamais de la perdrix qui sert d’appât, s’il découvrait la moindre chose qui lui fit ombrage, et surtout des hommes.

Tous les ans, le jour de la Saint-Jean, chaque fauconnier se rend à Bessestadr, maison appartenant au roi de Danemarck, où loge le