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vemens, qu’il n’y a pas un seul nid qu’ils ne connaissent. Ces chasseurs ont des brevets du bailli, et ils sont les seuls auxquels il soit permis de prendre des faucons. Tous doivent être Islandais, et cette occupation est très-lucrative, quand on joint l’intelligence au bonheur.

La manière dont on attrape les faucons mérite d’être rapportée à cause de sa simplicité. On plante à terre deux pieux sur une même ligne, à la distance de deux toises l’un de l’autre. On attache au premier par une pate un pigeon ou une perdrix, avec une ficelle de trois ou quatre aunes de long, afin que l’oiseau ait du jeu pour voltiger. À l’autre pate de l’oiseau tient une autre ficelle de cinquante ou soixante toises de long, qui passe dans le second pieu, et dont le fauconnier tient le bout pour tirer la perdrix du premier au second pieu. Près de ce dernier est planté un bâton qui porte un filet tendu perpendiculairement sur un demi-cercle de trois ou quatre aunes de diamètre, de manière qu’en tombant il couvre ce pieu et tout le terrain qui l’environne à une certaine distance. À l’extrémité du filet en demi-cercle est attachée une ficelle de même longueur que la précédente, et qui passe par le pieu planté du côté du fauconnier. C’est avec cette ficelle qu’il peut tirer à terre le filet pour envelopper le faucon, de la même manière qu’il a tiré la perdrix du premier piquet au second. Les fauconniers choisissent pour cette chasse les endroits voisins des nids de faucons,