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En 1728, parmi les dépenses extraordinaires que le roi fit pour la colonie du Groënland, les chevaux qu’il y envoya devaient servir à pénétrer par terre à la côte orientale ; mais rien n’était plus mal concerté que ce projet, parce que le Groënland est un pays hérissé de rochers, d’une hauteur insurmontable, et couvert de neiges et de glaces, où les chevaux ne pourraient avoir le pied sûr.

En 1729, Richard, lieutenant du vaisseau qui avait passé l’hiver à la colonie, reçut ordre de tenter à son retour d’aborder à la côte du Groënland qui fait face à l’Islande ; mais les glaces et les dangers lui rendirent impraticable l’exécution de cet ordre.

Le moyen ou le chemin le plus sûr pour arriver à ces bords si désirés et si souvent recherchés sans aucun succès, ce serait de côtoyer le Statenhoek. Ce projet s’accorde avec les récits des Groënlandais, qui par cette voie se sont avancés assez loin du côté de l’orient. Quoique les glaces qui débordent du Spitzberg gagnent le long de cette côte jusqu’à doubler le Statenhoek et fermer le passage aux vaisseaux de façon à les empêcher d’aborder aux endroits où était la principale partie des colonies norwégiennes, on trouve cependant entre ces glaces flottantes et la côte des ouvertures où les barques pourraient naviguer en sûreté ; car les courans repoussent les glaces loin des golfes vers le sud-ouest, et les tiennent à quelque distance des terres, où les Groënlandais