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frères Moraves. Mais comme l’histoire des voyages n’est pas proprement celle des missions étrangères, il faut abandonner Crantz au penchant de son zèle dans la description des travaux apostoliques des missionnaires, pour recueillir dans tous les voyageurs les particularités les plus intéressantes qui peuvent manquer à la parfaite connaissance du Groënland.

Avant d’aller plus loin, le lecteur doit reprendre ici la suite des tentatives qui ont été faites pour la découverte de la côte orientale de ce pays et de tous les anciens monumens des colonies norwégiennes. C’est encore Égède qui va les rapporter en peu de mots.

Le détroit de Frobisher ne conduisant point à la partie orientale du Groënland, ou du moins ce passage, s’il est en effet le plus court chemin de l’ouest à l’est de ce pays, étant impraticable, on voulut, en 1723, doubler le cap de Farewell pour aller du couchant à l’orient ; mais on s’y prit trop tard, et la violence des vents qui ramène l’hiver m’obligea, dit le pasteur, de retourner sur mes pas à la fin de septembre.

En 1724, les directeurs de la compagnie de Bergen firent partir, par ordre du roi de Danemarck, un vaisseau tout exprès pour reconnaître la côte orientale. Il prit l’ancienne route du Groënland par l’Islande ; mais les glaces qui flottaient entre ces deux terres empêchèrent d’aborder au terme du voyage, et l’on s’en retourna sans avoir rien exécuté.