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la colonie, cependant le roi, touché des représentations du missionnaire, envoya quelques secours encore l’année suivante, mais toujours avec l’assurance que ce serait le dernier. Heureusement la pêche et le commerce de la baleine avaient été moins infructueux cette année que les autres. Le produit aurait même abondamment défrayé des avances, si l’on n’avait pas perdu par un gros temps deux des plus grands bateaux au moment où le trafic était dans toute son activité ; ce qui fit qu’au lieu de porter les marchandises aux rendez-vous ordinaires de la colonie, on fut obligé de les vendre aux vaisseaux étrangers.

Après avoir été ballotté deux ans entre la crainte et l’espérance, Égède reprit enfin courage, et sentit revivre sa joie en voyant arriver, le 20 mai 1733, un vaisseau du Danemarck, avec la nouvelle qu’on allait suivre avec plus de constance que jamais l’objet du commerce et des missions du Groënland, et que le roi voulait bien assigner pour le maintien de cet établissement un don gratuit de trois mille cinq cents écus chaque année.

Égède reçut par ce même navire un renfort de trois missionnaires. C’étaient des membres de la congrégation des frères Moraves, instituée par le comte de Zinzendorf. Crantz interrompt à cette époque l’histoire du commerce et des missions des Danois au Groënland pour s’attacher uniquement à l’établissement et aux progrès de la mission des Herrnhuters, ou