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et de douze pieds de hauteur, avec la place d’une porte. Il crut que ce devait être la tour ou le clocher d’une église ; d’autant plus qu’il aperçut non loin de là des ruines d’environ quatre-vingt-seize pieds de longueur et soixante-douze de large, mais qui n’étaient plus qu’à deux pieds au-dessus de terre ; d’ailleurs cet ouvrage ne ressemble en rien à l’architecture ou maçonnerie des Groënlandais.

Dans la même année, il arriva trois vaisseaux de la compagnie danoise pour le Groënland. Le premier apportait des provisions à la colonie. Le second était destiné à la pêche de la baleine ; il retourna l’année suivante à Bergen avec cent vingt barils d’huile de baleine, et une cargaison qui valait environ cinq mille écus. Le troisième vaisseau devait aller découvrir ou sonder les détroits. Égède reçut ordre à cette occasion de choisir des marins du pays qui fussent à toute épreuve, et de les envoyer à la découverte des côtes orientales du Groënland. Pour s’assurer de la fidélité qu’on devait apporter dans cette commission, il voulut la faire lui-même, et s’embarqua avec deux chaloupes, quoique l’été fût déjà bien avancé, dans l’espérance de s’ouvrir, par le détroit de Frobisher, le chemin le plus court des terres que l’on cherchait. Après s’être avancé quatre lieues dans le détroit, se voyant tout à coup investi des glaces que les vents du nord y poussaient, il crut devoir attendre qu’elles eussent débouché dans la mer pour lui laisser un passage libre ; mais