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et le vent favorable. Un rocher magnétique, dit-il, caché sous les eaux, d’autres disent le rémora, arrêta son vaisseau tout à coup, et l’empêcha d’aller plus avant. Mais le véritable rémora, ce fut la crainte des glaces, ou la force du courant qui le repoussèrent ; et le désir de revoir sa patrie fut sans doute l’aimant qui l’attira en arrière.

Martin Frobisher, qui retourna pour la seconde fois au Groënland en 1578, n’y put, dit-on, retrouver le détroit qu’il y avait découvert deux ans auparavant, et qui portait son nom ; cependant il en fut dédommagé par la découverte d’un autre. Mais ce nouveau détroit est plutôt à l’entrée de la baie d’Hudson. On ne peut déterminer rien de bien précis par la carte de sa route où les latitudes sont très-confusément marquées. Ses relations d’ailleurs présentent des faits si peu compatibles et si mal liés, qu’elles jettent à tout moment le lecteur bien loin du Groënland, où elles prétendent l’attacher.

On a tenté, sous le règne de Christian iv, roi de Danemarck jusqu’à cinq voyages au Groënland. En 1605, l’amiral danois Lindenau, ayant fait voile vers cette terre perdue, ancra d’abord à la côte orientale, d’où il enleva six habitans sur son bord. Jean Knight, navigateur anglais, parti sur un vaisseau danois, monta jusqu’au détroit de Davis, où il trouva des hommes plus sauvages que ceux de l’orient. Il en fit prendre quatre des mieux faits. L’un de ces malheureux