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côte orientale du Groënland, ont été si fort oubliés ou négligés, qu’on en ignore entièrement le sort actuel. Tous les efforts qu’on a faits pour les retrouver n’ont abouti qu’à la découverte de la côte de l’ouest, où les Danois ont établi dans ce siècle quatre nouvelles colonies. Les chroniques islandaises témoignent unanimement que les anciens Norwégiens avaient aussi formé des établissemens sur cette côte de l’ouest ; mais, comme on ne les retrouvait point, leur autorité paraissait suspecte à bien des gens. Enfin il a fallu leur rendre toute la confiance qu’on voulait leur ôter, et convenir de la bonne foi et de l’exactitude de leurs auteurs. Il n’y a pas long-temps que les missionnaires danois ont retrouvé le long de cette côte des ruines de grandes maisons de pierre, d’églises bâties en forme de croix, de morceaux de cloches cassées ; ils ont découvert que les sauvages du pays avaient conservé un souvenir très-distinct de ces anciens Norwégiens, des lieux qu’ils habitaient, de leurs coutumes, des démêlés de leurs ancêtres avec eux, de la guerre qu’ils leur firent, qui ne finit que par la destruction de ces étrangers. »

Comme Mallet renvoie ici à la relation d’Égède, la plus authentique que nous ayons sur le Groënland, il est juste de reprendre les traces de ce guide, pour reconnaître les monumens de la découverte et de l’établissement des Norwégiens. « Peu de temps après leur arrivée, nous dit ce missionnaire, ils rencontrèrent