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ne s’en trouve même que chez quelques gens aisés qui se piquent de vivre avec un peu de délicatesse, ou chez des marchands qui nourrissent des poules pour faire commerce de leurs œufs.

La disette de volaille domestique est à la vérité bien réparée par l’abondance du gibier, et surtout des oiseaux aquatiques. Le gibier consiste en bécasses, en cailles, et en perdrix d’une espèce particulière, qui est blanche en hiver, grise pendant l’été, et qui a toujours les pates couvertes d’un petit duvet : c’est ce qui a fait donner à ces oiseaux, par les ornithologistes, le nom de lagopodes : en Allemagne et en Suisse, on les appelle poules-de-neige.

Parmi les oiseaux qui vivent sur les eaux, et qu’on y voit en grand nombre, il faut distinguer ceux d’eau douce et ceux de mer. Ces derniers sont en troupes immenses sur de petites îles voisines de l’Islande, et se répandent jusqu’à douze ou quinze lieues de distance. C’est même à la vue de ces oiseaux qu’on commence à s’apercevoir qu’on approche de cette île. On trouve parmi ces oiseaux de mer différentes espèces de mouettes.

Parmi les oiseaux de rivière et d’eau douce qui sont mangeables, il y en a quelques-uns d’un goût exquis. On met dans cette classe les cygnes, les oies, les canards, les plongeons, les sarcelles, et d’autres de cette espèce.

Les cygnes et les canards sont de tous ces oiseaux ceux qui font le plus de profit aux Islan-