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mais dans les parties méridionales de l’île on voit plusieurs de ces animaux qui n’ont point de cornes. Les Islandais tirent leur principal revenu de leurs vaches, par le commerce du beurre qu’ils font et par l’usage où ils sont de composer leurs boissons ordinaires avec le petit-lait qui reste lorsque le beurre est fait. Ils donnent à cette liqueur le nom de syre. À mesure qu’elle vieillit, elle devient claire et aigre jusqu’à égaler en force le vinaigre de vin ; après quoi, n’étant plus potable seule, on y mêle beaucoup d’eau pour en tempérer l’acidité.

Dans les contrées méridionales où les pâturages ne sont pas assez communs relativement à leur population, les Islandais ont un usage qu’on pourrait éprouver peut-être avec quelque avantage dans tous les pays maritimes où les fourrages sont rares. On nourrit les vaches avec l’eau dans laquelle on a fait cuire du poisson, et on y mêle même des poissons pouris et des arêtes, qu’on réduit en bouillie à force de feu. Les vaches y sont si bien accoutumées, qu’elles sont très-friandes de cette nourriture. C’est même pour elles une espèce de rafraîchissement, après lequel elles donnent de bon lait, sans qu’il contracte ni mauvais goût ni odeur désagréable.

Les chèvres, les moutons sont de même grandeur que les nôtres. Ces derniers ne diffèrent de nos moutons qu’en ce qu’ils ont presque tous, moutons, brebis et beliers, des cor-