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Ils sont très-communs ; mais on en voit très-peu de gris-bleus. Les blancs le sont l’été comme l’hiver, et ne changent pas de couleur. Ceux des autres couleurs la conservent également pendant toute l’année, à l’exception du temps de leur mue, ou, comme l’on sait, tous les animaux paraissent d’une couleur mélangée.

Les animaux domestiques de l’Islande sont les chevaux, les bœufs, les vaches, les moutons et les chèvres. Les premiers sont généralement petits, courts et ramassés, mais vigoureux et forts. Les habitans les aiment beaucoup : ils sont si communs, que les bergers gardent leurs troupeaux à cheval, et que chacun se pique d’en avoir le plus qu’il peut ; ce qui leur est d’autant plus facile qu’ils ne coûtent rien à nourrir : quant à ceux dont on n’a pas besoin, on les mène, après les avoir marqués, dans les montagnes, où on les laisse plus ou moins de temps. Lorsqu’on veut les prendre, on envoie des gens qui les chassent, les rassemblent en une troupe et les prennent avec des cordes parce qu’alors ils sont devenus très-sauvages. Si quelques jumens donnent des poulains dans ces montagnes, les propriétaires les marquent comme les autres, et les laissent là trois ans. Ces chevaux deviennent communément plus beaux, plus fiers et plus gras que tous ceux qui sont élevés dans les écuries.

En général, les bœufs et les vaches n’ont rien en Islande qui les distingue des nôtres ;