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porte de Danemarck. Ce blé sauvage croît dans un terroir profond, où il ne vient aucune autre plante. En quelques endroits, il est petit et clair-semé ; en d’autres, il est abondant et très-épais. Il se sème de lui-même chaque année. Sa tige, qui s’élève à la hauteur de trois pieds, fournit une belle paille garnie d’un épi long, dont la forme est semblable à celle de notre froment. Peut-être que ce blé est un reste de celui qu’on avait anciennement semé, et que le temps ou le défaut de culture a fait dégénérer au point où on le voit aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, le roi de Danemarck a donné des ordres précis d’examiner cette plante, et d’essayer de la faire venir partout où l’on pourra pour le bien général des habitans.

Les plantes maritimes sont en très-grand nombre. Aucunes de ces productions marines ne sont inutiles aux habitans : les unes servent à nourrir les bestiaux pendant l’hiver, lorsqu’on manque de fourrage ; l’algue sucrée se mange par goût plutôt que par nécessité ; elle fait même une branche de commerce entre les habitans des côtes et ceux qui sont plus éloignés dans les terres. Le prix de cette plante est de la moitié du prix que vaut le poisson séché.

À l’égard des arbres, ils sont en assez petit nombre en Islande. On n’y voit que des bouleaux et des saules dont la grosseur n’excède pas celle du bras, et dont la hauteur va au plus à dix ou douze pieds. En plusieurs endroits, les arbres sont rassemblés de manière qu’ils for-