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où les arbres ont déjà poussé, et où quelques-uns même sont en fleurs ; c’est ce qui les rend très-difficiles à transporter. Cependant, avec certaines précautions, on pourrait peut-être encore les apporter bien sains, et dans un état où l’on pourrait les transplanter avec succès. »

Puisque l’Islande renferme des jardins qui produisent des racines et des légumes, il est probable qu’elle produirait également des grains, si son terrain était cultivé ; mais les Islandais ignorent absolument toute espèce de labourage et l’art de semer. On ne sait d’où peut procéder cette ignorance ; car la tradition nous apprend que le pays était autrefois cultivé, et qu’il y avait des champs ensemencés. La verité de cette tradition se reconnaît en divers endroits par les sillons de ces champs et par les divisions qui en avaient été faites. Beaucoup de métairies, des plaines entières et même quelques promontoires, ont des noms dérives d’aker, qui veut dire champ ; tels sont Akerkot, Akergierde, situés tous deux près de la terme royale de Bessestadr, et Akernef, qui en est éloigné de trois milles. « D’ailleurs, dit Horrebow, j’ai sous les yeux le code d’Islande ; j’y trouve différens chapitres où il est traité des terres labourées, des champs ensemencés, des contestations qu’ils pouvaient faire naître, et des décisions qui devaient intervenir sur ces objets. » Quoiqu’il soit démontré par ces faits que l’agriculture a été en vigueur dans l’île, il est assez difficile d’expliquer comment