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riles, appelée lichen islandicus. Cette dernière plante est un aliment fort commun, et beaucoup d’habitans s’en servent au lieu de pain. Ceux qui sont voisins du lieu où elle croît en ramassent non-seulement pour leur provision, mais encore pour vendre à ceux qui ne sont pas à portée d’en recueillir. « J’ai souvent mangé de cette plante par goût, dit l’écrivain danois ; je l’ai trouvée fort bonne et bienfaisante. »

Quant à celles qu’on appelle potagères, il paraît par son récit qu’avec des soins et de l’expérience dans le jardinage, on peut parvenir à en faire croître dans toute l’île, puisqu’en plusieurs jardins on trouve des choux, du céleri, du persil, des navets, des petits pois, plusieurs autres légumes de cette espèce, et en général diverses plantes qui sont en usage dans nos cuisines.

Il n’en est pas de même des arbres ou arbrisseaux fruitiers : on n’en voit pas d’autres ici que des groseilliers, dont les fruits mûrissent assez bien et sont de bon goût. « Je ne doute pas, observe notre auteur, que plusieurs autres sortes d’arbres et d’arbustes ne pussent très-bien y réussir, en leur donnant les soins convenables. Le plus grand inconvénient me paraît être dans la difficulté de transporter les arbres sans leur faire tort ; pour l’éviter, il faudrait choisir un temps contraire à celui ou l’on fait le trajet de cette île. Les vaisseaux ne partent de Copenhague que dans le mois de mai, temps