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Elle est amovible ; mais, en se détachant, elle reste suspendue au bâton par une corde.

Les vessies portent un petit tuyau fait d’un os creux, au moyen duquel on peut les enfler ou les laisser vides en le bouchant ou le débouchant.

Pour la chasse aux oiseaux aquatiques, on a des piques ou javelines de six pieds, dont le bois est armé d’un fer long de douze pouces, arrondi vers la pointe avec une seule barbe. Mais comme l’oiseau peut esquiver le coup, soit en plongeant, soit en volant, on attache au milieu du fût de la pique, dont il faut observer que les pièces ne se séparent point de leur ensemble, trois ou quatre os courbés et façonnés comme les pointes d’une ancre, avec deux ou trois crochets chacun. IL est rare que la proie échappe à tous ces dards réunis dans une seule arme. Quelques chasseurs ont des bâtons pour lancer ces javelines avec plus de force.

Passons maintenant à la description des bateaux qui servent également à la pêche et à la chasse des Groënlandais.

Les grands bateaux, qu’ils appellent umiak, ont environ quarante pieds de longueur sur quatre ou cinq de large, et trois de profondeur, effilés ou pointus devant et derrière, avec le fond plat. Ce fond est compose de trois pièces qui vont se réunir aux deux bouts du bateau. Ces trois madriers sont traversés, de distance en distance, de solives qui s’y enchâssent par des mortaises : on emboîte ensuite sur les deux