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ses côtes pour donner une pointe plus tranchante aux flèches de bois, qui volèrent avec les ailes ou les plumes du corbeau. Mais depuis que les Européens ont vendu des fusils aux Groënlandais, ils ont méprisé l’arc et les flèches à la chasse.

Ce peuple a cinq sortes d’armes ou d’instrumens pour la pêche. Le premier est le grand harpon, que les Groënlandais appellent erneinek. Il y a d’abord un fût long de six pieds sur un pouce et demi de grosseur. À la pointe du fût est une pièce amovible de baleine d’un empan de longueur. Cette pièce est armée d’un dard d’os de baleine, terminé par une pointe de fer large d’un pouce. Le dard a, vers la moitié de sa longueur, des barbes disposées en angles, pour l’empêcher de sortir de la blessure qu’il a faite. Au gros bout du fût sont deux pièces plates de côte de baleine, longues d’un empan, larges de deux doigts, en forme de navette, et terminées comme les ailes ou plumes d’une flèche, pour rendre le coup plus sûr et plus droit. Entre ces deux pièces de baleine, on emboîte un manche long de deux pieds, et dont la largeur va toujours en diminuant de haut en bas depuis quatre pouces jusqu’à un. On fait au gros bout du manche deux coches ou échancrures de côté et d’autre, pour le saisir plus ferme avec le pouce et l’index ; de sorte que l’instrument porte sur la paume de la main tournée en haut horizontalement. On attache forte-