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panneaux d’intestins de poissons, si transparens et si bien cousus, qu’ils laissent entrer la lumière, sans donner passage au vent ni à la neige. Sous ces fenêtres, on trouve en dedans, le long de la muraille, un banc où l’on fait asseoir et dormir les étrangers.

Chaque ménage a son feu ; voici comment : on place d’abord contre le poteau de séparation un billot à terre, sur cette souche une pierre plate, et sur cette pierre un trépied qui soutient une lampe de pierre ollaire, large d’un pied, et faite en demi-lune ; elle est comme enchâssée dans un vase de bois en ovale, fait pour recevoir l’huile qui dégoutte de la lampe. Celle-ci n’a pour toute mèche qu’une mousse fine, mais qui brûle si bien, que la maison est éclairée et même échauffée par la lumière de toutes ces lampes. C’est là pourtant leur moindre utilité ; car au-dessus de chaque lampe est une chaudière de pierre ollaire, suspendue au toit par quatre cordes. Cette chaudière, longue d’un pied, est large de six pouces ; c’est là qu’on fait bouillir le dîner ou le souper de chaque famille. Le feu de la lampe sert encore à sécher les habits et les bottes, qu’on étend sur une espèce de râtelier ou de claie attachée au plafond. Ces lampes, toujours allumées, donnent une chaleur moins vive, mais plus égale que celle des poêles d’Allemagne, avec moins d’exhalaisons nuisibles, presque point de fumée, et jamais aucun danger d’incendie. D’un autre côté, l’o-