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viarsiarsuarnerks, elle sent la demoiselle.

Les Groënlandais ont des tentes pour l’été, et des maisons pour l’hiver. Celles-ci, larges de deux brasses, s’étendent depuis quatre jusqu’à douze brasses de longueur, et n’ont que la hauteur d’un homme. Ils ne bâtissent pas sous terre, comme on le croit communément, mais sur des endroits élevés, et préférablement sur un rocher escarpé, afin d’être moins incommodés, ou plutôt délivrés de la neige dans les dégels. C’est au voisinage de la mer que leurs maisons sont situées, à portée de la pêche, toujours ouvertes sur la côte qui leur fournit la subsistance. Ils font les murs de l’épaisseur d’une brasse, avec des pierres entassées l’une sur l’autre, cimentées ensemble de terre où de gazon. Sur ces murailles ils placent une poutre de la longueur du logement ; ou, si elle est trop courte, ils en joignent jusqu’à trois ou quatre liées ensemble avec des bandes de cuir, et soutenues de poteaux. Ils mettent des solives en travers sur ces poutres, et des lattes minces, entre les solives. Ils couvrent le tout de broussailles, puis de tourbe ; et par-dessus d’une terre fine, légère, qui fait le toit.

Tant qu’il gèle, ces édifices se soutiennent assez bien ; mais les pluies et les fontes de l’été ruinent tout l’ouvrage ; et, dès l’automne suivant, il faut réparer le toit et les murailles. Leurs maisons n’ont ni porte ni cheminée ; mais, pour en tenir la place, ils pratiquent une entrée au milieu, de deux ou trois brasses de