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elles aiment à faire leurs culottes et leurs souliers de cuir rouge ou blanc, avec une couture sur le devant, façonnée et travaillée très-proprement. Les mères et les nourrices ont une sorte d’habillement assez ample par-derrière pour y porter un enfant ; ce vêtement chaud et commode tient lieu de berceau et de lange au nouveau-né, qu’on y enveloppe tout nu. Pour l’empêcher de tomber, les femmes relèvent et rattachent cette robe autour de leur jaquette avec un ceinturon de cuir arrêté sur le devant par un bouton ou une boucle. Les habits de tous les jours sont dégoûtans de graisse et couverts de poux, vermine que les Groënlandais n’ont pas honte de croquer avec les dents : cependant ils tiennent assez propres leurs habits de parure.

Les hommes portent les cheveux courts. Quelques-uns les coupent ras du front pour qu’ils ne leur tombent pas sur les yeux et ne les empêchent pas de vaquer à leurs travaux. Mais ce serait un déshonneur pour une femme de se raser la tête, à moins que ce ne fût dans le deuil ou pour renoncer au mariage. Elles relèvent tous leurs cheveux en deux boucles au sommet de la tête : l’une y forme une large touffe, et l’autre, plus petite, s’élève au-dessous de la première ; le tout est noué galamment, et brillant de grains de verre : ce sont là les perles dont les Groënlandaises font des colliers, des pendans, des bracelets, et qui leur servent à décorer leurs habits et leurs souliers. Elles