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coup de propreté, mais sans talons. Les gens à qui le trafic donne une sorte de richesses portent maintenant des capes, des culottes et des bas de laine.

Mais en mer tous prennent par-dessus l’habit ordinaire un manteau noir, de cuir de phoque le plus uni, pour se garantir de l’eau ; et par-dessus la veste, une chemise faite des boyaux de cet animal, pour conserver leur chaleur naturelle et ne point contracter d’humidité. « La casaque de mer est une espèce de jaquette où l’habit, la culotte, les bas et les souliers ne forment qu’une pièce : elle est faite de peau de phoque, unie et sans poil, et si bien cousue, que l’eau ne saurait y pénétrer. Il y a devant la poitrine un petit trou par lequel ils soufflent autant d’air qu’ils jugent à propos pour se soutenir sans aller au fond, et ils le bouchent ensuite avec une cheville. À mesure qu’ils augmentent ou qu’ils diminuent l’air en dedans de cet habit, ils descendent et remontent comme bon leur semble : ce sont de vrais ballons qui courent sur l’eau sans s’y enfoncer. »

L’habillement des femmes diffère très-peu de celui des hommes. Leurs jaquettes ont les épaules et le capuchon plus haut, et ne sont pas taillées horizontalement vers le bout ; mais en s’arrondissant depuis la cuisse jusqu’en bas, elles forment devant et derrière deux longues oreilles, dont la pointe ourlée de fil rouge descend au-dessous du genou. Elles portent aussi la culotte avec des caleçons par-dessous :