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encore tièdes de ces trois fontaines y fait abreuver son bétail, et il est prouvé que ses vaches donnent plus de lait que les autres ; c’est un nouvel effet particulier à ces eaux. Au reste, cette dernière propriété, quoique extraordinaire, n’est pas affectée seulement aux trois huerer qu’on vient de décrire : il y en a plusieurs autres qui l’ont aussi, quoiqu’elles n’aient aucun mouvement réglé.

On trouve en plus de cent endroits de l’Islande d’autres eaux chaudes ; mais, n’offrant rien de curieux, elles ne méritent d’être considérées que par les avantages qu’elles procurent aux habitans. Le premier est d’être un excellent baromètre. On a appris par l’expérience que, lorsque ces eaux donnent une fumée épaisse, la pluie n’est pas éloignée ; au contraire, quand elles fument peu, c’est le présage d’un temps sec et serein. La raison de ce phénomène se conçoit très-facilement. Lorsque l’air est humide, les exhalaisons étant plus considérables, il s’ensuit nécessairement que les vapeurs de ces eaux s’augmentent ; au contraire, si l’air est sec il ne fournit que très-peu de vapeurs, et les exhalaisons sont en petite quantité.

Les habitans qui ont leur demeure près de ces eaux chaudes, et particulièrement auprès de celles qui sont bouillantes, s’en servent fort utilement à différens usages. Ils mettent leur viande, ou ce qu’ils veulent faire cuire, dans une marmite remplie d’eau froide qu’ils sus-