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sant et rayé tout du long, de la grosseur d’une noix, ouvert en dessus, mais avec deux couvercles mobiles à charnière, qui s’imbibent par leurs fentes de l’eau de mer, seule nourriture de ce poisson. Lorsqu’il est hors des eaux, échauffé par le soleil, il avance deux cornes couvertes d’une infinité de petites plumes. On en trouve en grand nombre attachés à la quille des vaisseaux ; et de là vient que les gens qui n’ont jamais vu de ces coquillages dans leur pays s’imaginent que les vers de bois qui percent et rongent un navire sont sortis de cette coquille.

« J’ai trouvé, dit Crantz, sur une vieille moule bleue grand nombre de coquillages, depuis la grosseur d’un grain de moutarde jusqu’à celle d’une lentille. En les examinant avec un microscope, j’ai reconnu que ce qui ne paraissait à l’œil nu qu’une sorte de teigne adhérente à la moule, était une multitude innombrable de petits limaçons. Ils s’attachent non-seulement à d’autres coquillages, mais aux pierres mêmes, et c’est avec tant de force, qu’on pourrait soulever une pierre par ces limaçons qui y sont incrustés. »

D’autres coquillages, des mollusques, et une infinité de crustacés, abondent dans les mers du Groënland ; on y remarque entre autres le tullukauyak (argonauta arctica), petit coquillage de trois lignes et demie de diamètre, qui forme une partie de la nourriture de la baleine et du nordcaper.

La baleine, en groënlandais ardek, se tient