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vrettes qui naissent sur l’algue marine, mais qui s’éloignent de la terre quand elles sont grosses, et vont servir de pâture aux phoques.

On y voit encore l’oursin, qui se défend avec ses épines ; et l’étoile de mer, armée de cinq ou six pointes, et pourvue d’une multitude de petites cornes qui sont pour elle le principal organe du tact ou du sentiment, comme celles du limaçon.

Entre les rochers, la mer jette une quantité d’algue où pendent et s’attachent de grandes moules bleues très-bonnes à manger. On trouve dans leurs coquilles des perles de la grosseur d’un grain de millet.

Le Groënland n’a point de bonnes huîtres : les deux espèces qu’on en connaît dans ce pays ne sont point mangeables. On y trouve en dédommagement des pétoncles d’un goût excellent ; des moules qui ressemblent à des œufs de canard ; des coquillages de plusieurs espèces la plupart enrichis et rayés dans tous les sens des plus belles couleurs. Parmi ceux-ci sont des cônes pas plus gros qu’un pois, pendus aux rochers qui s’avancent dans la mer revêtus d’un couvercle qu’ils ferment quand ils tombent dans l’eau ou qu’on veut les prendre. On trouve quelquefois des balanites et des anatifes. Partout où ils s’attachent, soit aux rochers, à l’algue, aux moules, aux crabes, ou même a la baleine, ils y tiennent si fortement, qu’on les met en pièces plutôt que de les en arracher. Ce coquillage est blanc, lui-