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son. Sa chair est grasse et molle ; elle rassasie bien vite ; cependant, quand elle est séchée à l’air, l’estomac s’en accommode mieux.

Un poisson assez singulier, c’est celui que les uns appellent le serpent de mer ; d’autres, loup marin ; d’autres, ronge-pierre, et les Groënlandais teiarnak (blennius lumpenus). Il a non-seulement les mâchoires, mais toute la bouche et le palais haut et bas garnis de dents. Par leur nature et leur forme, elles ressemblent plus aux dents d’un chien qu’à celles d’un poisson. Celui-ci vit de chevrettes, d’oursins et de moules, dont les écailles et les piquans ne l’arrêtent point. Long de deux pieds, il a la tête assez hideuse, et le reste du corps mince et terminé en pointe comme l’anguille ; une nageoire lui court toute la longueur du corps, tant dessus que dessous. Sa chair ressemble au lard, et l’on n’en mange guère que séchée au vent.

Cette mer du nord donne aussi des flyndres, mais qu’on pêche rarement. En revanche, les Groënlandais prennent en certaines saisons, avec un hameçon attaché à une ligne de baleine ou courroie de boyau, qui a jusqu’à cent cinquante brasses de longueur, une grande quantité de flétans. Les plus gros ont six pieds de long sur un demi-pied d’épaisseur, et pèsent jusqu’à deux cents livres et plus. Ils ont la peau lisse, blanche par-dessous, et tachetée de brun sur le dos, les yeux placés à fleur de tête, plus gros que ceux d’un bœuf, en-