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rarement volent-ils sur la terre, à moins que la force du vent, surtout quand il souffle du nord, ne les oblige à se tenir sous l’abri des terres. C’est alors que les chasseurs tirent sur ces oiseaux, de quelque pointe de terre avancée dans la mer, et l’on va les pêcher sur des canots. Ceux qui ne sont que blessés plongent au fond, et ne reviennent guère sur l’eau.

Les Groënlandais appellent tuglek l’imbrin (colymbus glacialis). Il est de la grosseur d’une oie. Ses plumes sont blanches sous le ventre, et d’un noir parsemé de blanc sur le dos : son cou est vert, avec un collier rayé de blanc : son bec est étroit et pointu, épais d’un pouce et long de quatre. Il a deux pieds de longueur de la tête à la queue, et cinq pieds environ les ailes déployées. Ses jambes sont grandes, fort en arrière ; il a les pieds palmés, avec un ongle ou sorte d’ergot très-petit.

L’oiseau le plus approchant de celui-là est celui que les Groënlandais appellent esarokitsok, nom qui signifie la petite aile. C’est le grand alque ou pingouin (alca impennis). En effet, il a les ailes d’un demi-pied de long tout au plus, et si peu fournies de plumes, qu’il ne peut voler : d’un autre côté, ses pieds sont si loin de l’avant-corps et si penchés en arrière, qu’on ne conçoit pas comment il peut se tenir debout ou marcher.

Après la petite aile vient la courte langue ou l’okeitsok, qui est le cormoran. Les Groënlandais l’appellent okeitsok, parce que, n’ayant