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au milieu du bateau. Le plumage épais et serré de ces oiseaux, joint à la graisse qu’ils ont entre cuir et chair, et à l’abondance du sang, sert à les garantir du froid, et les aide en même temps à se soutenir sur l’eau, parce que cette manière d’être leur donne à proportion plus de volume que de poids. Ils nagent et volent toujours contre le vent, de peur de déranger leurs plumes, dont la position est destinée, ce semble, par la nature à leur faire éviter les dangers et franchir les obstacles qu’ils rencontrent devant eux. De même que l’eau coule sur leurs plumes, les balles y glissent. C’est une cotte de mailles qui leur couvre la poitrine et les flancs. Il y a de ces oiseaux qui ont trois doigts au pied, d’autres en ont un quatrième de plus, mais très-court. Il y en a dont les ailes courtes exigent qu’ils habitent plus souvent l’eau que l’air, et les disposent mieux à nager qu’à voler.

Parmi les mouettes, le nedlernak, ou l’oie sauvage, qui est grisé, est plus connue encore dans les pays les plus chauds que dans le Groënland. Elle y vient cependant à l’entrée de l’été, probablement des côtes de l’Amérique les plus voisines pour faire ses œufs et nourrir ses petits, puis en hiver elle retourne aux lieux de sa naissance.

En second lieu, viennent les nerdleks ou bernaches, qu’on appelle aussi oies d’Écosse, qui sont de couleur gris-cendre, et à gorge noire.