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vingts ou cent lieues de la terre. Une troisième, sorte de petits oiseaux du Groënland est le hoche-queue, que les Norwégiens appellent fleensquette, et les Gascons batticouette. Il se nourrit de vers. Les Groënlandais prétendent que la plupart de ces oiseaux habitent pendant l’hiver dans les trous des rochers ; mais il est probable qu’au nord, encore plus que dans nos climats tempérés, les oiseaux sont les fidèles messagers du soleil, qu’ils devancent au printemps et suivent en automne, cherchant toujours la verdure qui naît sous ses pas.

Quant aux oiseaux étrangers, les Européens ont tenté de transporter au Groënland des pigeons et de la volaille ; mais ils sont d’une trop grande dépense. Il serait plus aisé d’y élever des canards domestiques, s’ils ne se hasardaient trop avant dans la mer, et ne risquaient d’être emportés par les vagues dans les gros temps.

Quoique l’espèce volatile soit rare et peu nombreuse en ces climats stériles et glacés, on y voit pourtant des oiseaux de proie : mais c’est qu’ils vivent de toutes les espèces d’oiseaux, amphibies, terrestres ou marins. Il y a, par exemple, des aigles d’un brun foncé dont les ailes déployées ont jusqu’à huit pieds de longueur. Le roi des airs, l’aigle, veille du haut des rochers sur la terre et sur les eaux, et sitôt qu’il voit quelque proie s’élever de l’un ou l’autre élément, il fond sur elle et