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dais, très-peu frugivores en général, recherchent et mangent cette plante ; le capillaire, le pied de lion, le mouron, l’anserine. L’angélique, très-haute et très-forte, vient en abondance dans les vallées étroites où il fait le plus chaud. Les Groënlandais en mangent la tige et la racine avec délices ; aussi est-elle meilleure dans les pays froids que dans les climats méridionaux, ainsi que toutes les plantes des montagnes en général. La bistorte, dont on mange la racine parce que c’est un amer astringent. L’œillet de montagne, d’une odeur agréable, mais faible ; la consoude, l’érysimum, la prêle ou queue de cheval, la petite fougère. La grande fougère : on en prend comme du tabac ; elle fait moucher. La petite gentiane, la scabieuse des bois, le cresson alenois, la pédiculaire, la pyrole, la livèche, qui se mange avec sa racine ; son goût approche du céleri. La lysimachie à fleurs blanches, la tormentille, la quinte-feuille, diverses renoncules, le serpolet, le pissenlit, la saxifrage blanche, le petit trèfle, la véronique à fleur bleue, la violette blanche et la bleue, qui n’ont aucune odeur.

La plante la plus commune et la plus utile est le cochléaria. C’est le souverain remède contre le scorbut. La nature l’a mis au Groënland à coté du mal. On l’y trouve abondamment partout où la terre est engraissée de la substance des phoques et de la fiente des oiseaux. Il croît fort vite, et si aisément, qu’on