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qui en mangent et en conservent pour l’hiver. Le bois de ces arbustes sert à allumer du feu.

Les bouleaux nains, qu’on distingue à leurs feuilles dentelées, ne prennent point non plus d’essor, et ne montent jamais à une certaine hauteur. Cependant, sur les côtes méridionales du Groënland, où le soleil est plus chaud et séjourne davantage, les arbrisseaux, et surtout les aunes qui croissent au bord des ruisseaux, poussent jusqu’à la hauteur d’un homme, sur trois ou quatre pouces d’épaisseur. Mais ils viennent si courbés, qu’on en fait peu de commerce ; de sorte que ce bois, très-commun au Groënland, y est en même temps fort inutile, car les habitans ne s’en servent pas même pour le chauffage.

Le sorbier vient très-aisément dans ce pays froid, et y produit en abondance des fruits âpres et durs. On y trouve encore une espèce de pois que les Groënlandais ont appris des Européens à faire cuire et à manger. Les habitans parlent aussi d’un fruit qu’on voit, disent-ils, sur la côte méridionale, et qui doit ressembler tout au plus à nos grosses prunes jaunes, quoiqu’ils les comparent aux oranges. Mais, quelle que soit la richesse de la nature en ce genre de productions au midi du Groënland, la stérilité de la terre se fait sentir partout en allant au nord, et semble y augmenter à chaque pas, jusqu’à la pierre aride et nue.

Les autres productions végétales sont l’oseille, qui est très-commune ; les Groënlan-