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pu aller jusqu’au sommet du mont, parce que l’Hécla, quoiqu’il ne soit pas une des plus hautes montagnes de l’Islande, a son sommet perpétuellement couvert de glace et de neige.

En 1726, après quelques secousses de tremblement de terre, qui ne furent sensibles que dans les cantons du nord, le mont Krafle commença à vomir, avec un fracas épouvantable, de la fumée, du feu, des cendres et des pierres ; cette éruption continua pendant deux ou trois ans, sans causer aucun dommage, parce que tout retombait sur ce volcan, ou autour de sa base.

En 1728, le feu s’étant communiqué à des amas de soufre, situés près du Krafle, ils brûlèrent pendant plusieurs semaines. Lorsque les matières minérales qu’il renferme furent fondues, il s’en forma un ruisseau de feu, qui coula fort doucement vers le sud, dans les terrains qui sont au-dessous de cette montagne. Ce ruisseau brûlant s’alla jeter dans un lac appelé My-Vatn, à trois lieues du mont Krafle, avec un grand bruit, et en formant un bouillonnement et un tourbillon d’écume horrible. La lave ne cessa de couler qu’en 1729, parce qu’alors, vraisemblablement, la matière qui la formait était épuisée. Peu de temps après cette lave s’endurcit, et laissa sur son passage des pierres calcinées, dont la couleur et la friabilité indiquaient assez les effets terribles de ces matières ardentes. Il y eut une église et plusieurs métairies ruinées, avec les prairies qui les avoi-