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On y trouve du spath, du quartz, du grenat, du talc, et d’autres pierres composées de substances hétérogènes. Il y a très-peu de ces rochers qui soient formes en couches comme l’est le grès : les veines ou lits qu’on y remarque ne sont guère parallèles à l’horizon, mais constamment obliques.

La plupart de ces rochers sont d’une pierre dure gris-blanc, composée en partie de gravier, et en partie d’argile, ou même de sable, comme la pierre de taille ordinaire, ou celle dont on fait les meules de moulin. On y trouve aussi des pierres à aiguiser très-fines, de couleur rouge ou jaune. Il y a une pierre de cette espèce qui contient des grains brillans, et qui se coupe en tranches comme l’ardoise. Les Groënlandais tirent du midi de leur pays une sorte de pierre à aiguiser d’un sable ou gravier rouge et fin, avec des taches blanches. Elle se polit comme le marbre, et peut s’employer dans les édifices.

On trouve sur le bord de la mer beaucoup de marbres de toutes sortes de couleurs, mais la plus grande partie noirs et blancs, parsemés de veines. Le rivage est couvert de quartiers informes de marbre rouge avec des veines blanches, vertes, et d’autres couleurs. Ce marbre s’est tellement poli par le frottement des flots, qu’il n’est pas de beaucoup inférieur aux plus beaux marbres d’Italie.

On voit peu de véritable ardoise dans le Groënland, quoiqu’il renferme çà et là des carrières d’une pierre brune assez fine, que