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les environs de Godhaab, est d’un bleu pâle, mêlée de sable sans sac et sans consistance. Ailleurs on en trouve d’une espèce plus grasse, d’un gris clair, avec le brillant d’un minéral semblable à l’argent, et la vertu de résister au feu. Ici l’argile est mêlée d’un sable fin et léger très-luisant ; et cette terre est propre à l’engrais des campagnes. Là, c’est une autre sorte de sable qui se mêle à l’argile ; ce sable d’un beau blanc comme des perles, est extrêmement pesant. La plupart des terres sablonneuses du Groënland tirent sur le gris ou le brun, et sont mêlées de quantité de pierres ; mais elles produiraient beaucoup de choses, si elles étaient engraissées.

La tourbe se trouve dans les endroits marécageux, avec un mélange de coquilles de moules, de sable et de gravier ; mais elle n’est pas bonne à brûler. La meilleure est entrelacée de racines, de mousse et d’herbes séchées, et quelquefois de débris de pierres et de bois. On la trouve dans les terrains bas, partie sur un fond sablonneux, et partie sur le rocher. Cette tourbe contient aussi des pétoncles, qu’on ne retrouve point ailleurs dans le pays ; ce qui, joint aux coquillages des moules, ferait supposer que la mer a couvert autrefois ce terrain. Mais il est encore plus probable qu’il s’est engraissé de la dépouille des montagnes voisines que la pluie a rongées jusqu’au roc. Une raison d’analogie vient à l’appui de cette conjecture ; c’est que la meilleure espèce