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mer, ou tout au contraire la mer est agitée et la terre tranquille. On voit aussi les vents de terre qui règnent dans le beau temps changer le lendemain avec les vents de mer.

On remarque enfin que, dans les plus rudes hivers, il y a des vents du midi qui amènent un temps doux et de la grêle. C’est ce qu’on voit surtout à Disko, et plus loin dans le nord. Ces vents du sud sont d’autant plus agréables, qu’ils soulagent les hommes et les animaux, en leur fournissant par le dégel des eaux à boire ; mais ils occasionent aussi plus de glace, parce que la grêle et la neige, fondues au dégel, se regèlent d’autant plus vite dans les nuits froides, de même que l’eau, quand elle a été chauffée, est plus susceptible de congélation. Ainsi, comme le vent du midi souffle constamment au pôle arctique, il devrait y tempérer le froid par le dégel ; mais aussi la glace y reprend plus fortement.

Les terres méritent d’autant plus d’être observées dans le Groënland, qu’il y en a très-peu ; la mer qui l’environne ayant englouti presque toute la substance de ce pays dans ses golfes, où les glaces et les neiges brisées et fondues tombent et se précipitent avec ce qu’elles peuvent enlever et déraciner sur les rochers, qui ne sont, pour ainsi dire, que les ossemens nus et décharnés de la terre végétale et vivante. Ce qui lui reste de moelle et de séve n’est qu’une légère couche d’argile, de sable ou de tourbe. Cette argile, qui couvre