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de Kokernen, celles-ci s’agrandissent comme au travers d’un verre convexe ; et communément deux heures après il s’élève un léger vent d’ouest qui ramasse les vapeurs et les condense en un petit brouillard avec lequel se perdent et disparaissent ces jeux de la nature.

Crantz termine cet article intéressant par des observations éphémériques, où il rend compte des variations du temps, qu’il a suivies durant une année entière.

L’hiver de 1761 fut extrêmement doux et d’un temps variable, avec très-peu de neige.

Au mois d’août, il y eut un beau soleil, fort chaud, entremêlé de grêle qui venait du midi. Vers la fin, on eut du brouillard, de la glace, mais point sur la mer. Ce temps fut accompagné d’un soleil chaud, suivi de neige et d’une pluie froide.

En septembre, le vent fut d’abord nord-est, le temps clair et chaud, la glace d’un pouce d’épaisseur où le soleil ne donnait point. Ensuite le vent tourna vers le sud, et le temps fut d’une chaleur calme et très-pesante, puis le vent au sud-ouest avec de la pluie ; enfin une rude tempête du sud et puis du nord. Alors la terre fut gelée sans pouvoir dégeler au soleil. Il y eut deux ou trois pouces de glace, mais sur l’eau douce.

En octobre, vent du nord-est avec la neige, qui dura quelques jours ; ensuite même vent orageux et froid, puis la neige épaisse de