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réale part constamment de l’est ou du sud-est, d’où elle s’étend presque toujours jusqu’au nord-ouest, et quelquefois éclaire tout l’horizon. Ainsi les aurores boréales n’ont pas la même situation au Groënland que dans la Norwége, la Laponie, la Russie et les autres contrées de l’Europe. Au reste, comme les glaces de la mer et les volcans de l’Islande sont à l’est et au sud-est du Groënland, et que ces phénomènes augmentent de temps en temps comme les lumières boréales, il peut y avoir entre ces effets singuliers de la nature des rapports et des liaisons qui, bien constatés par une suite d’observations, nous aideraient à découvrir la cause de l’aurore boréale.

» Tout ce que j’ai remarqué de particulier sur ce phénomène, continue Crantz, c’est que le temps s’adoucit à mesure que la lumière de ces aurores est plus tranquille, et qu’à proportion qu’elle s’agite et devient plus rouge, il s’élève des tempêtes vers le sud. » Cette observation est directement contraire à celles que nous faisons dans la zone tempérée sur ces mêmes apparitions.

On voit aussi depuis quelques années des feux-follets qui tombent du ciel dans l’eau. Sans parler de l’arc-en-ciel, des étoiles errantes, et d’autres météores ou phénomènes communs dans tous les pays, il y a dans le Groënland, plus souvent qu’ailleurs, des parhélies et des cercles lumineux autour de la lune qui sont autant d’effets de la brume,