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menaient, surtout dans les commencemens, où ils n’avaient qu’une mauvaise nourriture, qui même leur manquait souvent. Ces missionnaires parvenaient à la plus grande vieillesse parmi les glaces de l’ourse, tandis que leurs confrères mouraient jeunes dans des pays chauds. Les Groënlandais eux-mêmes se défendent très-bien des rigueurs de leur climat, et se trouvent plus incommodés des chaleurs de l’été et de l’humidité des hivers dans les ports d’Allemagne, quand ils y viennent, que des froids plus vifs et plus longs de leur pays natal.

Le temps y est variable ; la pluie n’y dure guère, surtout à Disko, où le ciel, dit-on, est constamment beau durant l’été. On y voit peu de pluies d’orages ou de grêles subites : les vents y changent aussi souvent qu’ailleurs ; quoiqu’ils viennent des terres ou des montagnes, ils ne sont pas si forts ni si froids qu’on se l’imagine, et même ils contribuent à rendre le temps plus beau. Buffon, qui veut que les vents suivent la température des zones, et qui, faisant régner le vent d’est ou le vent du soleil dans la zone torride, prétend que les vents des pôles soufflent aux zones glaciales, ne sait peut-être pas, dit Crantz, que plus on avance vers le nord, plus on éprouve de ces vents du midi qui causent des dégels au plus fort des hivers.

Cependant il y a des vents si impétueux en Groënland, principalement dans l’automne,