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marées. Le flux qui détermine la force et la direction des courans change régulièrement au Groënland comme sur les autres côtes de l’Océan, et suit le cours périodique des phases de la lune. Du sud au nord, il va toujours en diminuant, depuis la hauteur de trois brasses, et ne monte pas plus d’un pied au-dessus de la baie de Disko. Cependant, en ce lieu-là même, il s’élève de trois brasses aux grandes marées, c’est-à-dire, aux nouvelles et pleines lunes. Le vent augmente avec le flux, de façon qu’on prévoit l’un par l’autre ; ainsi, trois jours avant et après les grandes marées, surtout de l’équinoxe, on doit s’attendre à des tempêtes, quoiqu’elles n’arrivent pas toujours.

L’aiguille aimantée varie dans la boussole de deux points et demi, c’est-à-dire environ de 28°, tournant vers l’ouest. À l’extrémité de la baie de Baffin, elle varie de cinq points ou 56° ; et c’est la variation la plus considérable qu’on ait encore observée.

Les puits et les sources qui sont avancés dans les terres montent et baissent avec les changemens des phases de la lune et des périodes des marées. En hiver, dans le temps même où tout est couvert de glace et de neige, on voit sourdre et disparaître avec le flux et le reflux des fontaines toutes nouvelles, dans des lieux où communément il n’y avait point d’eau, et fort élevés au-dessus du niveau de la mer ; car, en général, le Groënland n’est pas aussi bien fourni d’eaux que les pays élevés des climats