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qu’on appelle Neu-Hernhutt, et à une pareille distance au nord, la colonie de Bonne-Espérance. Elle consiste en une maison, où logent le facteur et le missionnaire avec leurs gens ; puis une église, un magasin, une forge et une brasserie.

À deux lieues au-dessus s’élève l’île de Saal berg, ou la montagne de la Selle, tirant son nom de sa cime, qui ressemble à une selle de cheval. On la voit de quarante lieues de loin. Les oiseaux s’y retirent dans les nuits de l’hiver. Tout auprès, on trouve l’île aux Ours et l’île Aupillartok, qui ont environ huit lieues de long, et sont entre deux baies.

L’une de ces baies tire au sud-est, vers Pissiksarbik, où la pêche est bonne ; elle est terminée par une autre plus petite qui s’avance dans les terres.

L’autre baie est au nord. Elle a à l’ouest Kanneisut, pays plat et désert, coupé de rochers. On y trouve pourtant une pêcherie de saumon, avec un lac d’eau douce, long de huit lieues, mais très-peu poissonneux. Cette baie du nord se divise en deux branches : l’une s’appelle Uiaraksoak ; ses bords fournissent une pierre blanche et douce comme de la craie ; l’autre branche est couverte de glaces.

Telle est à peu près la colonie de Bonne-Espérance, qui fut d’abord placée à l’île de Kanghek, en 1721, puis transportée dans le continent en 1728. Tout ce quartier était sans comparaison le meilleur de la côte occidentale,