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terres un chemin couvert de glace, qu’on appelle le Beer-Sund, détroit de l’Ours, et par où la mer passait autrefois, dit-on, d’une côte à l’autre du Groënland ; en ce cas, ce serait un détroit parallèle à celui de Frobisher.

À trente-six lieues de Fredrics-Haab est une étroite baie de dix lieues de long. On l’appelle Fisk-Fiord, ou la baie aux Poissons, tant il y en à de différentes espèces. À l’embouchure de cette baie sont deux îles de neuf lieues de tour ; à l’extrémité de l’une de ces îles, au midi, est un assez beau lieu, vert et fécond, qu’on appelle Fiskerloge, ou la Pêcherie. C’est un comptoir fondé, en 1754, par la compagnie danoise du Groënland, pour le service et l’utilité des colonies. Dans la même île, à trois milles du comptoir, est une mission de frères Moraves, fondée en 1785, sous le nom de Lichtenfels.

À quatre lieues de Fiskerloge est Innuksuk, habitation des Groënlandais. C’est à peu près jusqu’où s’étend le commerce de la colonie de Fredrics-Haab, commerce fait par un seul vaisseau.

La seconde colonie des Danois est Klingarne, ou les îles de Kellingeit, à cinquante lieues environ de la première colonie. C’est un endroit excellent pour la chasse ou la pêche des phoques, qu’on prend très-facilement entre les îles, où ils se trouvent comme enfermés.

Environ à huit lieues plus loin est Buxe-Fiord, où les Allemands ont un port ouvert aux ba-