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ferme, près de quelques îles. Un peu plus haut s’avance un isthme assez long, mais étroit. Les Groënlandais l’appellent Ittiblik ; ils s’y retirent quand la mer est grosse.

6o. Sermeliarsok, ou la baie de glace, bonne pêcherie de harengs et de phoques. Cette baie, que les géographes placent au 61e. degré 20′, entrait probablement dans le détroit de Frobisher ; mais les glaces lui en ferment aujourd’hui la communication.

Tous ces lieux sont peuplés ou habités par les Groënlandais , et peu connus ou peu fréquentés des Européens. Nous allons parler maintenant des colonies danoises qui se sont établies sur le reste de la côte depuis le 62° jusqu’au 72°.

La première colonie qu’on rencontre en arrivant de l’Europe au Groënland est celle de Fredrics-Haab, fondée en 1742. C’était une très-bonne place de commerce, à un mille et demi de la mer. On y trafique en huile de baleine, en peaux de renards et de phoques. Cette colonie a perdu et souffert beaucoup par les glaces dans les commencemens, au point que les vaisseaux qui venaient lui apporter des provisions étaient obligés d’aller les décharger au port de Godhaab ou Bonne Espérance, d’où on les transportait sur des bateaux l’espace de soixante lieues.

À douze lieues de la colonie est Isblink, dont on a donné une description suffisante.

À trente-deux lieues de là s’ouvre dans les