Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 20.djvu/132

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Depuis le 65° jusqu’au 67°, il n’y a rien qui fixe l’attention des voyageurs. Vers le milieu du 66e. degré commence le détroit de Davis, où l’Amérique fait face à la côte occidentale du Groënland.

L’objet le plus considérable pour les géographes et les navigateurs qui côtoient le Groënland dans le détroit de Davis, c’est la baie de Disko. Elle est d’environ cent soixante lieues de tour entre le 68e. et le 71e. degré de latitude. Il faut y entrer à travers une multitude de petites îles dont une partie s’élève et s’avance vers l’orient, et l’autre à l’ouest vers la grande île de Disko. Celle-ci donne son nom à la baie dont elle pourrait ouvrir et fermer l’entrée, comme l’île de Cuba pourrait dominer sur le golfe du Mexique ; au nord de la baie, c’est une plaine élevée et couverte de neige ; au midi, le terrain est plus bas et plus uni. L’eau de la baie s’appelle le Weigats, qui a six lieues de largeur. La pêche y est abondante et la meilleure de la contrée. Les Groënlandais y prennent en hiver une prodigieuse quantité de phoques sur la glace, et de petites baleines au printemps. Les bords de la baie de Disko sont les plus peuplés de toute la côte de Groënland, et c’est la meilleure place de commerce pour ce canton du nord.

Au-dessus de l’île et de la baie de Disko, on trouve pour dernier havre Nogsoak, ou le grand cap. C’est là .que finissent le Weigats, les colonies danoises et les lumières du naviga-