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glaces n’existaient pas le jour précédent. Ce fait se vérifie avec beaucoup de facilité, puisque, si l’on abandonne le premier sentier, et que l’on veuille remonter les jokuls en faisant un circuit à leur pied, on retrouve les traces qu’on avait abandonnées à la même hauteur et sur la même ligne que les premières.

» Il arrive aussi qu’on trouve un passage et un chemin dans des endroits où quelques jours auparavant on n’avait vu que des monceaux de glaces inaccessibles.

» Souvent des voyageurs imprudens ou téméraires, voulant tenter de passer à travers ces glaces, ont perdu leur cheval dans les crevasses qui s’y trouvent ; et une chose fort surprenante, c’est que peu de jours après on a retrouvé le cheval étendu sur la surface de la glace : ainsi ce qui était un gouffre, un précipice de plusieurs toises de profondeur, redevient au niveau, et ne présente plus aucun vide. »

Il s’ensuit de ces faits, qu’il n’y a réellement point de chemin sûr à travers ces jokuls, et que les voyageurs y sont exposés à de fâcheux accidens. On ne trouve de ces jokuls que dans le canton de Skatefiell, à la partie méridionale de l’île.

Les autres montagnes couvertes de glace, telles que l’Hécla, le Wester, le Jockel, le Dranga et quelques autres, sont d’une nature différente des jokuls, et n’éprouvent pas, comme eux, les changemens dont on vient de parler.

La plupart de ces jokuls sont des volcans