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driaques sont encore très-communes dans l’île ; et comme il n’y a ni médecins ni chirurgiens, les Islandais sont très-souvent victimes de la première maladie qui les attaque. Rien surtout n’est plus digne de compassion que de voir quelqu’un qui a eu une jambe ou un bras cassé, ou d’autres fractures de cette espèce. Abandonné à la nature, faute de chirurgien et de secours, il demeure estropié toute sa vie, ou meurt misérablement après avoir langui dans les souffrances.

C’est à tort que quelques voyageurs ont attribué aux femmes islandaises l’heureux avantage d’accoucher facilement, de s’aller baigner même, et de se remettre à l’ouvrage aussitôt après leur délivrance. « Il s’en faut beaucoup qu’elles soient douées de tant de force, dit l’écrivain danois ; les couches sont la maladie la plus funeste aux Islandaises. Il en meurt beaucoup en cet état, parce qu’elles n’ont ni sages-femmes ni hommes expérimentés dans l’art des accouchemens. »

Le chef de l’administration est ordinairement un seigneur du premier rang, qui a le titre de gouverneur général, et qui fait sa résidence à la cour. Après le gouverneur est le grand-bailli ; il est obligé de demeurer en Islande.

Le grand-bailli n’est pas le seul officier considérable d’Islande ; le roi y entretient encore un receveur-général, appelé sénéchal, et deux juges principaux, appelés lovmen (hommes de